Un an. La semaine prochaine, ça ferait un an que Ross gérait le Dirty Shake, meilleur club de la ville alors que le plus récent sur le marché. Il avait réussi à faire des lieux une place populaire et fréquentée par toute la jeunesse – plus ou moins dorée – de Miami. Il n’en était pas peu fier, même si son père rechignait encore à reconnaître le succès de son fils.

Son enfance avait été des plus merveilleuses. Ca c’était si l’on en écoutait les racontards qui n’avaient aucune idée de ce qui se passait sous le toit – immense certes – des Springfield. Ne dit-on pas pourtant que l’argent ne fait pas le bonheur ? Ross ne vous détrompera pas là-dessus mais il ajoutera, avec ce sourire arrogant qui le caractérise, que s’il ne fait pas le bonheur, il y contribue grandement. Alors non il n’a jamais été proche de ses parents, et n’est pas le fils modèle que ceux-ci auraient voulu avoir élevé, mais il reste néanmoins l’aîné de la famille et par conséquent l’héritier. Pour cette raison il sait son avenir assuré et ne se donne pas beaucoup de mal pour se construire un futur par lui-même. Ou plutôt était-ce vrai jusqu’à son père, dans une ultime tentative de rendre son fils mature et responsable, lui confia les clefs du nouveau club qu’il venait d’acquérir faisant de Ross le gérant et seul homme à la tête des lieux. Depuis, les choses n’ont pas beaucoup changées si l’on se tient d’un point de vue extérieur. Ross continue d’être pris à parti dans de nombreuses bagarres, il n’a cessé de courir les filles pour en ramener une différente chaque soir dans son lit. Pourtant, il se montre plus raisonnable quand il en vient à la gestion du club qui marche du feu de dieu. Et puis, n’oublions pas ses bons côtés. Parce que si Ross a la réputation d’être l’un des mauvais garçons les plus instables de la ville il n’en est pas moins dévoué et protecteur envers ceux qui comptent pour lui, avec en tête de liste sa sœur cadette sur laquelle il veille comme sur la prunelle de ses yeux, et sa meilleure amie de toujours.


« Ross. C’est quoi ça ? » Le jeune homme plongé dans son livre de comptes sursauta avant de se retourner vivement vers sa meilleure amie dont il aurait reconnu la voix, et le parfum, et le bruit de pas, et le souffle, entre milles. Il entrouvrit les lèvres, prêt à répondre, mais elle croisa son regard et fut plus rapide. En un bond elle était devant lui, agitant un index accusateur sous son nez avant de pointer l’œil au beurre noir qui marquait sa pommette gauche. « Bordel Ross, qu’est-ce qui s’est encore passé ? » Renchérit-elle en insistant sur le ‘encore’ avec un soupir las qui brisa le cœur du jeune Springfield. S’il y avait bien quelque chose sur terre qu’il ne supportait pas, c’était décevoir sa meilleure amie. Presley était l’une des personnes les plus importantes de sa vie. Avec sa jeune sœur, elle était la seule femme qu’il respectait et accordait sa confiance. Et pourtant, alors qu’il se faisait chaque matin la promesse de bien se comporter pour ne pas avoir à croiser ce regard débordant de déception posé sur lui, il échouait, lamentablement.

Ross désigna la chaise en morceau sur le sol de son bureau, que Presley avait vue en entrant et haussa les épaules, se donnant une contenance qu’il n’avait certainement pas à ce moment-là. « Un petit con qui voulait faire des siennes. » Donna-t-il pour simple explication avant qu’un sourire satisfait et arrogant ne vienne ourler ses lèvres. « Mais t’en fais pas, il en est ressorti avec bien plus qu’un cocard. Il sait désormais à qui il a à faire ! » Le regard que Presley tourna sur lui était encore plus dur que le précédent. Il s’en voulait de lui causer tant de soucis. En fait, il ne comprenait pas bien comment une fille comme elle pouvait traîner avec quelqu’un comme lui. Il était certes le fils d’un des hommes les plus puissants de la ville, et de ce fait un bon parti comme certains aimaient à l’appeler, mais il n’en était pas moins quelqu’un de peu fréquentable. Il était insupportable, arrogant, impulsif, bagarreur et égocentrique. Il blessait les gens, physiquement ou non, mais le plus souvent volontairement. Comme il venait de le faire avec sa meilleure amie. S’il détestait la faire souffrir, il se donnait pourtant beaucoup de mal pour en arriver à se résultat. Pour quelle raison ? Parce qu’il était parfaitement conscient qu’elle valait mieux que ça, qu’elle valait mieux que lui. Et qu’au lieu de passer son temps à panser ses blessures et s’inquiéter pour lui, elle devrait se concentrer sur le futur brillant qui l’attendait dehors. Mais elle revenait toujours, toujours plus bienveillante et dévouée. Ross le savait, il essayait de la faire sortir de sa vie avant qu’il ne soit trop tard, avec que tous les deux n’aient franchi une limite dont ils ne pourraient revenir. Et pourtant il avait tout aussi bien conscience de son incapacité à vivre sans elle. Il en était intimement convaincu, s’il parvenait à la faire sortir de son existence, alors il ne serait plus que l’ombre de lui-même. Mais c’était un sacrifice qu’il était prêt à faire si c’était pour que Presley soit heureuse. Elle ne le serait jamais avec lui, il ne pourrait jamais lui apporter la stabilité dont elle avait besoin. Il était capable de l’aimer, à en crever même, mais il savait aussi que ce ne serait pas suffisant. Il n’était pas fait pour elle, il n’était pas assez bien.

Ross Springfield a écrit:

Quand tu veux ma belle Rooooh oui je suis entrain d'écouter la BO de Country Strong en plus Va nous falloir un lien !