La nouvelle avait fait le tour de la ville : Robyn était de retour après des mois d’absence. Jeremiah le savait il n’avait pas fait exception à la règle. Seulement il n’avait pas accouru pour la voir comme beaucoup le pensait. Jeremiah se rappelle comme si c’était hier du jour où elle l’a quitté sans la moindre explication. Lui qui pensait vivre le grand amour a reçu une énorme gifle en pleine figure. Il ne s’y attendait pas le moins du monde. Une déchirure qu’il a mis beaucoup de temps à surpasser. Désormais Jeremiah a une autre femme dans sa vie, une femme qui tient réellement à lui. C’est vrai ce n’est pas comme avec Robyn, mais chaque relation est différente. Il repense souvent à Robyn malgré lui cela le rend d’ailleurs fou. Il aimerait qu’elle sorte réellement de sa vie. Il sait très bien qu’à un moment où a un autre Robyn va revenir vers lui, mais il ne sait pas encore quand. Il appréhende beaucoup ce moment, car il ne se sent pas bien à cette idée. Pour lui la séparation a été tellement douloureuse que la revoir lui fait toujours mal. Alors que Jeremiah était tranquillement chez lui assis dans son canapé quelqu’un cogna à la porte. pourtant, il n’attendait personne. Peut-être une surprise de la part de sa copine. Jeremiah reconnu le code c’était celui de Robyn. Son cœur battait à la chamade il ne savait absolument pas quoi faire. Il n’avait pas le courage d’aller ouvrir et de devoir affronter celle qui lui a brisé le cœur alors il préféra ne pas faire de bruit en espérant qu’elle s’en aille. Manque de chance Robyn n’avait pas changé elle était toujours aussi têtu alors elle ouvrit la porte toute seule avec la clé de secours.

On est jamais vraiment prêt à revoir l’amour de sa vie surtout quand celui-ci est parti en vous arrachant le cœur. Jeremiah a l’impression qu’il ne serait jamais remis de cette déception amoureuse pourtant, il est déjà avec quelqu’un d’autre. C’est vrai elle était toujours aussi belle. Un mélange de reine des glaces et de fragilités. Elle avait deux facettes de sa personnalité et Jeremiah ne savait jamais sur quel pieds danser. Seulement il ne comptait pas l’accueillir comme si de rien était puisque de l’eau avait coulé sous les ponts. Il lui en voulait toujours beaucoup ce qui est compréhensible. Jeremiah est avec une femme géniale qui mérité d’avoir sa chance c’est bien pour ça qu’il reste avec elle et n’a pas repris contact avec Robyn. Il aurait très bien pu tout laisser tomber pour aller la voir pourtant, il ne l’a pas fait. Un mélange de rancœur y est aussi pour beaucoup. Jeremiah n’oubliera jamais la façon dont elle est partie. Rancunier dans l’âme elle risque de passer un très mauvais moment en sa compagnie. Robyn toujours aussi sans gène alla jusqu’à sa chambre où il s’était réfugié afin de ne pas la voir. Elle semblait avoir bien compris le message selon lequel elle n’était pas la bienvenue, mais visiblement elle s’en contrefichait au plus grand désespoir de Jeremiah. Toujours en colère contre elle il la laissa parler toute seule puisqu’il n’avait pas grand-chose à lui dire. Après tout elle était partie alors il ne lui devait rien. Au fond de lui Jeremiah mourrait d’envie de lui faire aussi mal qu’elle lui avait fait mal. Vu la tête que Robyn tirait elle devait avoir remarquer les photos de sa nouvelle copine et lui. Ce n’était pas grand-chose, mais tout de même bien. Le silence était très gênant et voyant que Robyn était bien décidée à le faire parler il se lança .

« Tu t’attendais à quoi ? » Après un an Jeremiah s’attendait tout de même à mieux que ça. Il ne savait même pas quoi lui dire. Il aurait aimé la blessé, mais il n’en avait pas l’envie. « Un bisou et un tour dans mon lit ? » Jeremiah était presque méchant, mais c’était plus fort que lui après tout ce qu’elle lui avait fait. Elle n’avait pas idée du mal qu’elle lui avait infligé. Restant des semaines chez lui sans sortir avec pour seul compagnie l’alcool préférant boire plutôt que d’affronter la réalité. La seule chose positive dans sa vie fut sa nouvelle petite amie qui au contraire de Robyn n’était pas assez lâche pour partir. C’est elle qui avait enduré le contre coup de la rupture de deux amants. Elle avait été des plus courageuse ce que Jeremiah sera toujours reconnaissant « Je ne suis plus au stade où je vais te hurler dessus ou te faire des reproches qui ne mèneront à rien. Je pense que tu sais ce que tu fais et que tu assumes totalement les conséquences de tes actes. Donc à moins que tu es quelque chose de précis à me dire je ne te retiens pas ! » Bien sur qu’il mentait. Jeremiah avait envie de lui crier après et le la traiter de tous les noms tellement elle l’avait fait souffrir, mais il voulait se montrer indifférent. Il savait que la pire chose pour Robyn c’est l’indifférence qu’on ne lui prête pas attention. Si elle arrive à croire que Jeremiah n’en a rien à faire d’elle parce qu’il est passé à autre chose cela risque de la blesser, de l’énerver et Jeremiah sera gagnant. Il ne va pas lui faire le plaisir de montrer ses réels sentiments puisqu’elle ne le mérite pas. Un mélange de plusieurs sentiments submergeaient Jeremiah à telle point qu’il ne savait même plus ce qu’il ressentait …

Des commentaires sur mon retour j’en avais entendu par centaines. Des rumeurs aussi, ça courait aussi vite que la lumière quoi ! J’avais trompé Jeremiah et j’étais tombée enceinte et j’étais partit avoir l’enfant et le faire adopter, c’était la plus populaire, alors que c’était complètement faux ! Je n’ai JAMAIS trompé Jeremiah, et c’est ce que je ne cesse de répéter à tout le monde en ville, mais qu’est-ce que j’ai à leur rendre comme compte de toute façon ? Ce n’est pas à eux que je dois m’excuser, je ne leur doit absolument rien. Qu’ils parlent, qu’ils disent ce qu’ils veulent, moi je m’en fiche. Je veux Jeremiah, et je le veux pour moi tout simplement, et ce peu importe ce que je devais avoir à faire. Lui dire la vérité sur Jason et la petite ? Je n’en savais rien encore, je trouvais que le sujet était assez difficile à aborder surtout dans une situation comme celle-ci, mais si je ne lui disais rien, je risquais de le perdre pour de bon. Dans les deux situations je risquais de la perdre, et c’était une solution que je ne voulais tout simplement pas avoir à faire face. Je savais que j’étais partie sans rien lui dire, que j’avais pris la mauvaise décision de ne pas l’emmener avec moi, mais je ne pensais pas qu’il aurait été capable d’accepter mon passé, et je ne pensais pas avoir le droit de lui demander de le faire. Je ne lui avais pas tout dit à mon sujet et je savais qu’à ce sujet je m’étais trompée, mais j’avais pris la décision que je pensais la meilleure à ce moment. Mais personne ne voulait comprendre que je ne l’avais pas rayé de ma vie, que j’essayais de le contactez, mais que sa chère petite amie, savoir si elle l’était à cette époque je m’en fiche vraiment, ne lui faisait jamais mes messages, ou bien lui, il refusait tout simplement de me rappeler. Venir le voir chez lui, je savais que c’était la seule chance que j’avais de le revoir, était-il même au courant que j’étais revenue en ville ? Je n’en avais aucune idée, mais j’étais enfin décidée à l’affronter, peu importe ce que cela pourrait me coûter. Dans ma tête à moi, il est restée mon amoureux, celui que j’aime, comment peut on passer à autre chose lorsqu’on n’a pas eu sa fin ? Était-ce que je venais chercher en venant le voir ? Voulais-je enfin passé à autre chose, ou plutôt voulais-je lui donner le droit de passer à autre chose ? Allez savoir. Je voulais le voir. Je voulais qu’il me prenne dans ses bras, qu’il me dise que tout allait bien se passer, même s’il n’y avait aucune chance que cela n’arrive, je le savais très bien !

Il était là, assis sur son lit, ne bougeant pas depuis mon arrivée. J’avais l’impression d’être invisible à ses yeux, et je n’ai jamais eu droit à ce regard. Je n’aime pas être invisible aux yeux des autres, les voir faire comme si je n’étais pas là me faisait sortir de mes gonds. On peut me détester, mais m’ignorer c’est plus fort que moi, je n’aime tout simplement pas ça ! Je jouais avec les bagues que j’avais sur ma main droite, évitant de croiser de nouveau son regard alors qu’il décida à se lancer. Il me demandait ce à quoi je m’attendais. Tout simplement. Je ne pouvais donner une véritable réponse à cette question, même moi je ne le savais pas. « Je veux juste parler Jeremiah. M’expliquer j’imagine. » Puis il me dit une remarque qui vint me blesser profondément. Me disant que je voulais un bisou, un tour dans son lit et que j’espérais qu’il me pardonnerait ainsi, parce que supposément que je me faisais toujours pardonner ainsi. « Tu sais quoi, va te faire voir Jeremiah. Je mérite ta colère, mais pas tes répliques blessantes. Tu les diras à ta nouvelle conquête à la place. » Je m’étais levée, j’avais envie de le gifler de toute mes forces, mais à quoi bon ? Cela ne ferait qu’augmentez la colère entre nous deux et ce serait pire, même si présentement je semblais être la seule en colère. Tout ce que j’avais éprouvé en une année, loin de lui venait tout juste de refaire surface. S’il pensait que cela avait été facile, loin de là. J’avais du m’occuper d’une petite fille de deux ans, prendre soin de la famille là-bas, revoir mon mari qui m’avait trompé, revoir toutes les personnes que j’avais lancé en plan quatre années auparavant. Ne pas avoir Jeremiah à mes côtés me tuait ! Ne pas entendre sa voix à chaque soir, ne pas l’avoir présent pour me serrer dans ses bras, me dire combien je suis forte et qu’il m’aime. Je n’avais pas ça, je me devais de sourire chaque jour et refouler tout ce que je pensais, et je revenais en ville pour apprendre qu’il sortait déjà avec une autre. C’était un coup de poing en plein visage, il l’avait eu à ce moment-là, la fameuse revanche qu’il semblait vouloir avoir. Il me regardait, mais je ne voyais pas le Jeremiah que je connaissais, la compassion, l’amitié, l’amour, rien n’était là, il s’en foutait tout simplement, et il venait tout juste de m’en faire part. « Tant mieux pour toi j’imagine. T’es passé à autre chose à ce que j’ai pu voir. Tu vas en régressant à ce que je vois aussi ! » J’avoue, c’était un peu méchant de ma part, mais je ne pouvais m’en empêcher ! Elle était brune, elle était jolie, elle semblait avoir tout ce que je n’avais pas ! Une fille se sent un peu mal dans sa peau, moi qui croyait que Jeremiah et moi on était fait pour durer, s’il osait me dire qu’il croyait qu’elle était la bonne, c’était sûr et certain que je me trouvais une corde pour me pendre. Je le regardais, nous étions les deux debout, quelques mètres nous séparaient et pourtant j’avais l’impression que nous étions dans deux mondes complètements différent.

C’était le moment où jamais. Et puis, il semblait se foutre de moi, alors peu importe ce que je pouvais bien rajouter, qu’est-ce que ça lui ferait pas vrai ? « Ma meilleure amie est morte. C’est pour ça que je suis partit. J’avais des trucs à régler dans ma ville natale. »Je ne suis pas une personne qui dit tout d’un coup sec, je ne fais pas comme avec les pansements, un coup sec et puis ça y est ! J’alla m’asseoir de nouveau sur le petit banc qui se trouvait devant son lit. Levant ma tête pour lui faire face de nouveau. « Mais j’imagine que tu t’en fiches bien, après tout je t’ai laissé tombée et ça ne t’a pas pris longtemps pour me remplacer. » un petit rire moqueur et forcé sortait de ma bouche, j’étais blessée, mais je ne voulais pas lui montrée. Je ne voulais pas qu’il voit ma douleur, à quel point je pouvais souffrir. S’en était trop, je ne pouvais pas restée ici et lui parler, je quitta le banc où j’étais installée pour aller m’approcher de lui, déposant ma main sur son visage. « Je suis partie, je le sais, mais je n’ai jamais cessé de t’aimée. Je voulais simplement que tu le saches. » Puis je m’étais dirigée vers la porte de sa chambre pour lui donner ce qu’il voulait, la paix ! Oui j’espérais qu’il allait m’arrêter, me forcer à lui parler plus longtemps, mais il se fichait bien de moi, il voulait passer à autre chose, et il ne méritait pas que je lui force la main.

Je savais que je n’avais pas le droit d’arriver ici, chez lui, et m’attendre à ce qu’il soit exactement comme j’aurais voulu qu’il le soit. C’était trop demandé. Je méritais amplement la réaction qu’il me donnait, je comprenais. Je ne lui en voulais pas à lui, je m’en voulais à moi, à ceux qui ont essayé de se mettre dans nos jambes, qui n’ont pas voulu que je m’explique. Car ils étaient nombreux. En une année, je savais que plusieurs choses avait changé, mais je ne voulais pas croire que je l’avais complètement perdue, je ne voulais pas me rentrer dans la tête que le Jeremiah que j’aimais n’était plus là. Je lui avais fait énormément de tort, mais il devait être là, il ne pouvait pas être changé autant que cela, je ne voulais pas y croire, je ne pouvais pas. C’était un moment difficile à vivre avec lui, je n’étais pas assez forte pour le vivre et je le savais, mais je n’avais pas d’autre choix. Aux yeux de tout le monde, ma meilleure amie, mon mari, la petite fille que j’avais, les personnes du Texas, j’étais cette femme forte et sereine qui était celle qui regroupait tout le monde ensemble, même malgré les moments les plus difficiles, mais avec Jeremiah c’était différent. Il me rendait faible, dans un bon sens. Il était la première personne qui m’avait dit que je n’avais pas besoin d’être forte tout le temps, que j’avais le droit quelques fois de demander de l’aide. Et maintenant que j’avais besoin de son aide, de ses conseils, j’étais la seule à blâmer pour ne pas avoir le droit d’en recevoir. J’avais causé tout ce qui se passait autour de moi et je ne savais pas si je pouvais en sortir. J’avais creusé ma propre tombe et tout ce qui me restait à faire, y tomber et rester enfoui sous la terre, espérant qu’un jour, quelqu’un vienne me retirer de là, me disant que j’ai fait mon temps et qu’on m’a pardonné …

« C’est tout ce que je demande Jeremiah … » et puis, c’est après que j’ai réalisée que j’avais fait une énorme gaffe en lui demandant de me dire ce qu’il ressentait. Je pensais être prête à tout entendre, mais lorsqu’il me parlait, me disait tout ce qu’il ressentait, il venait toucher à la corde sensible. Il savait exactement où frapper pour m’avoir. Je n’étais pas la fille aux gros caractères, certes je disais ce que je pensais, mais j’ai toujours été celle qui était présente pour les autres, qui les faisaient passer avant même à mon détriment à moi, et c’est ce que j’avais malheureusement fait avec Jeremiah. Il était ma vie, mon bonheur, mais j’avais fait passé ce drame avant tout. « Je ne t’ai rien demandé Jeremiah et tu le sais très bien. Je suis venue ici simplement pour qu’on s’explique. Que veux-tu que je fasse d’autre ? J’ai causé la situation, j’en suis clairement consciente, mais j’essaie de réparer les pots cassés et toi tout ce que tu veux faire c’est le briser à nouveau. Je suis seule à me battre à contre courant ! » Je l’avoue, dans ma tête à moi, nos retrouvailles après une année n’était pas prévu comme cela. Il y avait une petite dispute oui, mais comme il n’était pas avec une autre fille, je lui aurais expliquée la situation et il aurait compris, m’aurait pardonnée même si je ne le méritais pas forcément. Alors qu’aujourd’hui, je voyais dans ses yeux que le pardon, cela n’arriverait pas. Je savais qu’après cette discussion entre nous deux, il risquait de me mettre à la porte et me demandé de sortir pour de bon de sa vie, chose que je ne pouvais me résigner à faire. Jeremiah il est ma vie. Il est important pour moi, il est ce qui me fait sourire chaque matin, la raison d’avancer, de continuer comme je suis ! Il me parlait, me disait que j’étais la méchante sorcière dans tout cela, et me reprochait plein de trucs. C’est là que j’ai sortit de mes gonds, il pouvait me reprocher d’être partie sans l’avoir avertie, mais pas de ne pas avoir téléphoné. « Je t’ai appelé Jeremiah, je l’ai fait pendant des mois et des mois, et jamais tu ne m’as rappelé. J’avais besoin de toi, besoin de te parlé et de m’expliquer et je ne méritais même pas un simple retour d’appel ? Reproche moi tout ce que tu veux, mais ça tu n’as pas le droit. » Je pouvais tenir mon point quand j’étais certaine de ce que je disais. Je savais très bien qui ne lui faisait pas les messages, mais si je lui disais, il n’allait pas me croire. Il protégeait sa petite chérie, comme il me protégeait moi lorsque nous étions ensemble. Je pouvais comprendre, mais qu’il ne m’accuse pas de choses qui sont complètement fausse où dont il n’a aucune idée. Je préférais le voir en silence, couché sur son lit, au moins je pouvais parler et lui ne me disait pas des trucs qui me ferait mal. Me disant que je n’avais jamais été là pour lui, qu’elle avait ramassé le bordel après mon départ, c’était sa Jessalyn ça, la parfaite petite Jessalyn. « Désolée de ne pas être parfaite, je n’arrive même pas à la cheville de ta parfaite petite Jessalyn. » Je me moquais, à ce moment-là, oui je me moquais pour me protéger moi-même. Je ne voulais pas pleurer, je ne voulais pas devenir faible devant lui, pas à ce moment-là, ça non. Et puis, l’entendre me dire que Jessalyn était tout ce que je n’étais pas, cela me faisait mal. L’aimait-il plus qu’il ne m’avait aimée ? Je ne voulais même pas posée la question au risque d’entendre la réponse qui me ferait le plus de mal. « Tu crois que c’est facile voir l’homme que tu aimes avec une autre ? Tu croyais que je serais cette fille insensible à rien, je n’ai pas changée Jeremiah, j’aime toujours pas te voir avec d’autres filles. Non. Tiens la voilà la vérité. Satisfait ? Moi, Robyn Shea Baker, je suis jalouse. Voilà. » Je ne voulais blesser personne, je ne voulais pas essayer de faire pitié, mais il me lançait de ses répliques auxquelles je n’avais pas le choix de répondre, et je ne répondais peut-être pas comme il le voulait, j’étais plus sec, directe, et j’allais droit au but. En une année, j’avais au moins appris cela, si on ne va pas directe au but, on n’arrive à absolument rien, et j’avais trop perdu en une année, que maintenant je n’avais plus rien à perdre avec Jeremiah.

« J’ai pas pensée Jeremiah. C’est ça qui est arrivée, je ne pensais pas que ce serait aussi compliquée, crois moi. » Je croyais que je devais partir pour une semaine ou deux gros maximum, le temps d’organiser les funérailles et tout les trucs. Ce fut une grosse surprise que d’apprendre que j’avais la garde de la petite. À partir de ce moment-là, je n’ai pu faire ce que je voulais moi, je devais toujours penser à elle avant de faire quoi que ce soit. « Elle avait une petite fille de deux ans … J’ai eu sa garde, c’est pour ça que je n’ai pas pu revenir avant, ce n’était pas prévu, je ne le savais pas. C’est arrivée comme cela, un gros coup en plein visage, je croyais simplement que je partais pour une semaine. » Je voulais à tout prix éviter le sujet que je savais que j’allais devoir lui dire. Il me regardait, et il me demandait la vérité. Auparavant, il savait que j’avais un passé douloureux et que je n’aimais pas en parler, et il ne me posait pas de questions, mais j’imagine que Jessalyn l’a fait ouvrir sur bien des choses. « J’ai eu la garde de la petite avec quelqu’un … » Bravo Robyn, quel belle façon d’entrer dans le vif du sujet, au moins je n’ai pas dit que ce quelqu’un était mon mari, il aurait flippé ! Et puis il le ferait quand même. Qui ne le ferait pas quand ils savent que la personne que vous aimiez le plus au monde, était déjà mariée à un autre ? « Il y a environ 5 ans, j’étais avec un homme, je l’aimais plus que tout, on s’est mariés … Quelques mois plus tard il m’a trompé et je suis partit du Texas à ce moment, ce n’est que quelques mois après qu’on s’est rencontré. » Et voilà, c’était sortit, il savait la vérité maintenant. Il savait que j’étais une grosse menteuse qui voulait tout lui cacher depuis la première journée que l’on s’était rencontrée. Mais ce n’était pas comme cela, j’étais censée être gentille, généreuse, honnête, et là, je ne faisais que mentir pour essayer de me sortir d’une telle situation. « Quand je te parlais de mon passé compliqué, c’était de ça. J’ai jamais demandée le divorce, je voyais ça comme un échec, et c’est à cause de cela qu’on a eu la garde de la petite … La voilà ta vérité. Mais si je ne te la disais pas, c’était que je ne voulais pas te perdre, et je ne pouvais pas te demandée de comprendre ma vie, c’était trop. » Je jouais toutes mes cartes sur la table. Il était le prochain à jouer, et je ne savais pas ce qui allait arriver. J’avais envie de pleurer, les larmes se formaient dans mes yeux, mais pourtant je les empêchais le plus possible de couler. Quatre années que je connaissais Jeremiah, ce n’était pas par manque de confiance que je ne lui disais pas à propos de Jason, c’était que je voulais oublier Jason, ce qu’il m’avait fait vivre, et puis peut-être qu’après avoir entendu que mon mari m’avait trompé, il comprendrait peut-être toutes les raisons de mes nombreuses crises de jalousie. Je m’en voulais, j’étais responsable de tout cela, mais je ne souhaitais tout simplement qu’il comprenne …

Avoir une machine à remonter dans le temps, on pourrait croire que je changerais tout ce qui se passe maintenant. Je changerais le courant des choses et recommenceraient certainement au complet. Mais la vie n’est pas comme ça, on dit que tout arrive pour une raison, qu’après la pluie vient le beau temps, laissez moi vous demandez il est où ce beau temps ? Depuis une année entière je n’ai le droit qu’à une énorme tempête. La seule personne qui ne m’a pas juger, poser de questions ou même tout simplement m’en vouloir d’être partie est ma meilleure amie. Elle savait que si je le faisais, c’était pour une bonne raison, et j’imaginais, du moins j’espérais que Jeremiah aurait pensé la même chose. Que je ne le laisserais pas en plan comme cela pour aucune raison. « Tu penses que je ne le sais pas Jeremiah ? Tu penses que je ne regrette pas ce que j’ai fait, que j’avais le cœur libre et léger en te laissant comme ça ? C’est ça que tu veux que je te dise ? Que je ne pensais pas du tout à toi durant toute cette année, que je m’en tapais un autre tout simplement ? » C’était ça qu’il voulait entendre ? Il voulait avoir la conscience libre en se disant que c’était correct, qu’il pouvait bien se trouver une autre fille puisque je m’étais fait un autre mec. Faux. Je n’ai jamais cessé de penser à lui. Je me foutais du monde que je côtoyais, des mecs que je croisais, c’était avec lui que je voulais être et personne d’autre. C’était ce à quoi notre relation se résumait maintenant, vouloir blesser l’autre, vouloir gagner, être meilleur, vouloir bien paraître. Je m’en fichais moi, c’était lui que je voulais, j’étais revenue pour lui. Parce que je lui devais des explications. « Et tu sais quoi, j’ai été assez conne pour croire que tu m’aimais plus que ça. J’ai été stupide de penser que tu me donnerais le bénéfice du doute, mais pendant que moi je t’aimais, toi t’en faisait une autre. C’est tout moi, stupide moi. » Je ne me moquais de personne, je ne voulais pas le blesser, au contraire, je lui ouvrais mon cœur plus qu’autre chose. Je voulais lui montrer que j’étais humaine et qu’il n’était pas le seul à souffrir de la situation. J’étais celle qui était partie, mais j’étais certainement celle qui en avait souffert le plus. Mais ça, il n’avait pas à le savoir.


« C’était pas une question d’amour Jeremiah. Ça ne l’a jamais été. Je devais partir, j’avais des responsabilités au Texas. » Comment pouvait-il pensée que j’étais partie parce que je ne l’aimais pas, ou tout simplement qu’il n’était pas assez bon pour moi. Il était tout ce que je voulais. Il m’écoutait, s’occupait de moi, me comprenait quand j’allais mal. « T’étais parfait pour moi Jeremiah. Je ne te l’ai peut-être pas assez dit et pour cela je m’en excuse, mais t’étais tout pour moi. Crois moi quand je te dis que je n’ai jamais prévu te faire du mal. Tu dois le savoir ça au plus profond de toi ? » J’étais devant lui et j’avais les mains sur son torse, lui pointant son cœur. Il devait bien le ressentir que je n’ai jamais voulu le faire souffrir, que je n’avais pas prévu ce qui allait se passer ? Depuis le temps que nous nous connaissions, depuis le temps que nous étions amis, il savait que je n’étais pas bonne menteuse, que je ne pouvais pas lui cacher mes sentiments. Ce n’est quand même pas pour rien que nous n’étions pas bon à être amis lui et moi, nos sentiments on ne pouvait se les cacher. Je l’aimais, et je l’aime plus que tout au monde. Il est le premier homme qui a su me charmer après Jason, celui qui me l’a fait oublier, qui m’a fait réaliser que tous les hommes ne sont pas pareils. Il a changé pour moi. Il a arrêté d’aller voir ailleurs, parce que je lui avais demandé. Tous le monde me le disait que ce n’était pas tous les hommes qui le faisait, et je savais qu’il m’aimait, il me le disait. Je savais qu’un jour j’allais devoir lui dire la vérité au sujet de Jason, mais je n’étais pas prête. Je n’étais pas prête à revisiter cette période de ma vie, une période très difficile et douloureuse tout simplement. « Tu penses que je n’aurais pas fait pareil pour toi ? Jeremiah, je te l’ai déjà dit que je voulais vieillir avec toi, faire ma vie avec toi. Ce sentiment ça ne disparait pas comme ça. » Ce qui me blessait le plus n’était pas forcément qu’il me disait tout cela, mais qu’il pouvait penser que je me fichais de lui. Qu’il semble avoir tout oublié ce que nous avons vécu ensemble durant plus d’une année. Il a été mon meilleur ami, puis le temps à fait de nous des amoureux, si nous n’étions pas faits pour être ensemble, rien ne nous aurait poussés à nous rencontrer, il ne se serait pas trompé de chambre, rien de cela. Tout arrive pour une raison, et en ce qui concerne ma relation avec Jeremiah, j’y croyais. Je crois encore au compte de fée, je suis peut-être enfantine, mais j’ose croire que j’ai le droit d’avoir ma fin, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, et je voulais cette fin avec Jeremiah, personne d’autre. « Excuse moi, je crois que nous parlons pas de la même relation. Il y a un an j’étais là, je faisais tout et j’étais tout pour toi, oui je suis partie, je t’ai laissé tombée, mais si tu crois un instant que c’était facile pour moi, tu te trompes mon beau ! Ce fut l’année la plus difficile à vivre. » J’étais sec, comme si je n’avais plus du tout d’émotions à l’intérieur de moi, je me battais tellement pour ne pas le laisser voir que j’avais mal, que je ne voulais pas le perdre, et je savais que chaque mot qui se disait dans cette pièce, était les derniers qu’on se disait. Je ne pensais pas avoir le droit de lui demander de me pardonner, mais je voulais qu’il le fasse par lui-même. Qu’il me prouve d’une certaine façon que tout ce que nous avons vécus ensemble n’était pas perdu et qu’il tenait encore à moi, car je ne le voyais plus. Il devait bien le cacher si c’était le cas, car l’homme que j’avais en face de moi, ne semblait plus éprouver le moindre sentiment d’amour envers moi maintenant.

« Jeremiah. Ce n’est pas une situation facile. Sincèrement je suis désolée de ne pas te l’avoir dit avant, mais est-ce qu’il y a un bon moment pour le faire ? » Avais-je déjà pensée lui dire la nouvelle ? Bien sûr que oui, plusieurs fois, mais chaque fois il faisait un geste envers moi qui me prouvait qu’il tenait à moi et qu’il m’aimait. Je ne pouvais pas lui dire que j’étais mariée. Je lui avais déjà glissé quelques mots subtilement, mais j’imagine qu’un homme reste un homme, ils ne comprendront jamais la subtilité ! « Quand on s’est rencontrés, je t’ai dit que j’avais un passé compliqué et honteux, et tu te souviens ce que tu m’as dit ? Tu m’as dit que peu importe tu ne me jugerais pas. Il est où ce Jeremiah là, c’est à lui que je veux parler. Pas à la réplique que j’ai en face de moi. » Ça y était, les émotions refaisaient surface, j’avais de la difficulté à respirer, le nez bouché, les yeux rouges, les lèvres qui tremblaient. Comment avais-je pu causer tout ce trouble moi-même ? Je n’étais pas cette personne qui foutait la merde partout où elle allait. J’étais celle qui regardait des films collés sur le divan avec son amoureux, où elle était cette Robyn, je m’ennuie d’elle énormément, j’en voulais à mon amie d’être morte et d’avoir causé tout ce revirement de situation, j’en voulais à Jason, j’en voulais à Jessalyn, et je m’en voulais à un tel point, que c’était inimaginable ! « T’as aucune idée de tout Jeremiah. Pour moi ce n’était pas un secret, j’en avais honte, je voulais tout oublier, et t’en parler pour moi c’était signe de faiblesse. » Je ne pouvais pas lui demander de comprendre ce que je racontais, ou bien même de vouloir écouter l’histoire de mon mari et moi. Je le comprenais de me traiter de menteuse, et de tout les noms possible, mais s’il savait comment je me sentais à l’intérieur, c’était beaucoup plus qu’il ne pourrait l’imaginé. « Avant qu’on sorte ensemble tu me disais que tu ne voulais pas que je te fasse de mal. Je t’ai promis que jamais je ne t’en ferais, j’avais vécu un cœur brisé et je ne pouvais le faire vivre à quelqu’un … » Assez ironique puisque je venais de lui faire vivre la même chose que j’avais vécu, mais pour des raisons différentes. Jason m’avait trompé, moi j’avais laissée tombée Jeremiah, et entre les deux, je ne sais pas ce qui est le pire. J’étais devant lui, les larmes aux yeux alors qu’il me disait qu’il ne me reconnaissait plus. « Je suis toujours la même Robyn que tu as connu Jeremiah. Tu t’es juste fait une carapace que je ne suis pas sûre d’être capable de percer. » Il ne me laissait aucune chance, aucune chance de m’expliquer, de lui montrer à quel point je tenais à lui, à quel point je voulais obtenir une deuxième chance. Il avait déjà son idée de faite et est-ce que j’avais le droit de lui demander de défaire l’idée qu’il avait de moi après une année ? Il avait changé, et peut-être que je ne fitais plus dans sa petite vie parfaite. « Je ne t’ai pas mentie Jeremiah, dit pas ça comme ça. Tu as ton passé, j’ai le mien c’est tout ce que c’est. Si ce n’était pas du mariage, ça ne t’aurait rien fait. C’est la même chose. »

J’essayais peut-être de me convaincre moi-même à cette phrase, mais c’était la vérité. Si je n’avais pas été mariée, il n’en aurait rien eu à foutre de ma relation avec Jason, mais parce que j’étais mariée, tout changeait maintenant, alors que ça ne devrait pas. Je n’ai pas divorcée, mais je ne ressens rien pour cet homme, je reste mariée tout simplement pour la garde de la petite, pas par plaisir ! J’étais debout devant lui, les larmes aux yeux, essuyant la première qui coulait sur le bord de ma joue droite, moi qui avait tout fait pour ne pas pleurer devant lui, j’étais très forte sur ce coup ! Il me demandait si entre lui et moi il y avait eu au moins une chose de vrai. « Tout. Que ce soit notre rencontre, à la dernière minute passé avec toi, mes sentiments était vrais, je ne t’ai pas racontée cela pour ne pas te perdre, même si je sais que c’est fichu. Je t’aime Jeremiah, et je sais qu’au plus profond de toi tu sais que ce qu’on a vécu était vrai. » Il devait le savoir, il devait le sentir que mon amour pour lui était plus fort que tout. J’étais toujours là à lui prouver que je tenais à lui lorsque nous étions ensemble, je l’embrassais, je voulais toujours être dans ses bras, j’étais bien tout simplement, et je lui disais toujours, mais je crois qu’à un point, lui, il a tout simplement cessé d’y croire. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir.

Je n’avais plus rien d’autre à faire que de rester seule dans mon coin et de m’y cacher. Je savais bien que personne ne risquait de venir me chercher, me déranger dans mon coin où je suis si bien j’imagine. On pouvait me voir comme cette menteuse née, comme si tout ce que je faisais ou disais était un mensonge, alors que c’est loin d’être le cas. Je n’ai jamais aimée les mensonges, j’ai toujours été honnête avec tout le monde, pourquoi est-ce que j’avais menti à Jeremiah ? Bonne question que vous me posez là. Je crois que je refusais de croire moi-même que j’étais encore mariée, dans ma tête à moi, en quittant Jason, le mariage était fini, nous étions jeunes, nous étions fous et nous ne savions pas du tout dans quoi nous nous embarquions, et puis un mariage dans ma famille n’aurait pas été bien vu, mais ce n’est pas une raison que l’on donne à votre ex qui vous déteste. « T’as raison, je peux rien changée. On ne peut qu’avancer à partir de maintenant. »Je ne disais pas cela en parlant de lui et moi, comme quoi on devait retourner ensemble. Je disais plutôt cela dans le sens que maintenant était le moment de choisir de ce que l’on comptait faire de notre vie. Est-ce que j’en faisais encore parti de la sienne ou bien avais-je tout simplement fait mon temps ? C’était bien ce que je me posais. Je voulais l’avoir, rien qu’à moi, mais il était avec cette … brunette et il n’y a rien que je ne pouvais dire ou faire, pour qu’il la laisse. Elle avait été celle que je n’avais pas pu être durant la dernière année.

Il était là à se vider le cœur devant moi, me disant qu’il y a un an, j’étais la femme de ses rêves mais qu’en partant, j’avais tout pris avec lui, y comprit son cœur. Alors comment pouvait-il aimer une autre femme si j’avais emporté son cœur avec moi ? Qu’il m’explique cela, car même après ces explications, comme quoi il était un vrai dépressif durant les six premiers mois, je ne pouvais me résoudre à penser à autre chose que lui et elle dans ce lit à coucher ensemble. C’était plus fort que moi. « Non. J’aurais juste espérer que les choses se passe différemment c’est tout. Je vais finir par me faire une idée. Un jour j’imagine. » Je pouvais essayer de passer à autre chose, essayer de l’oublier, rencontrer de nouvelle personne, mais que faire lorsque la seule personne à laquelle vous tenez réellement, se fou complètement de vous ? Vous continuez de prier qu’un jour, tout cela va s’améliorer ? Les prières, j’ai fini d’y croire. Ça n’apporte jamais grand-chose. J’avais mal, mal de le voir ainsi, mal de savoir que j’avais causé une tel catastrophe, quand c’était loin d’être ce que je désirais. Je croyais avoir fait quelque chose de ma vie après être partie du Texas, j’avais rencontrée Jeremiah, je croyais enfin pouvoir vivre une belle vie et voilà que tout se gâchait à nouveau. Pourquoi est-ce que je devais toujours payer pour ce qui arrivait. Plusieurs trompaient leur copines et réussissaient à s’en sortir alors que moi, j’étais toujours prise dans des situations insupportable et dans laquelle on ne s’en sort pas sans avoir perdu au moins un membre, et dans mon cas à moi, chaque fois je me retrouvais le cœur en miette, et dans le cas de Jeremiah, il allait le garder avec lui et le cacher au fond de son tiroir sans même y repenser. « J’en suis vraiment désolée Jeremiah, si tu savais à quel point je n’ai jamais voulu ça. » C’était la pure vérité, je ne veux pas blesser une personne, je ne l’ai jamais voulu et je ne serais jamais capable, du moins pas à une personne que j’aime réellement.


Je me tournais de tous les côtés de la pièce, je voulais fuir son regard, je ne voulais pas voir la colère qu’il y avait, sentir son regard froid et surtout me faire dire tout ce qu’il pensait de moi, car malgré le fait que j’ai l’air forte, je ne le suis pas tant que ça. Il me disait que j’étais partie fonder ma propre famille, ça c’était blessant, comme si j’avais tout prévu. Ah bien oui, je l’avais marqué dans mon agenda, à tel date je devais partir, causer un accident de voiture et forcer la mère à me donner la garde de sa petite avec mon ex-mari. Comment pouvait-il dire une telle chose. « Ferme la Jeremiah. Je n’ai pas demandée à ce que cela arrive, c’est arriver. Je fais du mieux que je peux pour m’occuper d’une fille de deux ans que je n’ai vu presque jamais. T’as aucune idée de quoi tu parles. » C’était vrai, je me retrouvais à la charge d’une petite fille qui n’avait presque pas d’idée de qui j’étais. Les premiers mois étaient tout simplement elle qui pleurait car elle voulait sa mère, nous essayant de la faire manger, la faire dormir, rien n’allait, rien ne fonctionnait comme on voulait. Mais ça, il n’était pas là pour le savoir, il pensait tout simplement que j’étais partit avec un autre j’imagine. Je ne pouvais pas le blâmer, ça non, mais qu’il ne vienne pas me dire que j’ai eu la vie facile pendant cette année où j’étais partie. « Et si je te l’avais dit il y a un an alors qu’on avait déjà fondé notre base ? T’aurais fait quoi, tu serais partit en courant ? Tu crois que c’est un sujet que j’aimais aborder ? Tu ne connais pas l’histoire, je n’étais pas prête à reparler de ce sujet. Ce n’est pas une période dont je garde de bons souvenirs. » Un mari qui vous trompe, qui se saoul la journée du mariage et qui vous vomit sur vous à la fin de la cérémonie, et oui je dois l’avouer, j’ai eu le mariage parfait. J’avais toujours rêvée d’un beau grand mariage en blanc, le parfait homme qui s’occuperait de moi durant cette journée, et j’avais eu le droit à absolument rien. On ne peut blâmer une fille pour ne pas vouloir passer de ses mauvais souvenirs, je ne l’avais jamais forcé à me parler de son passé, alors c’était quoi la grosse différence entre tout cela ? Que je lui ai caché, ou bien que je sois marié ? Qu’est-ce qui le dérangeait le plus. « Je n’ai pas pensé une seule fois à lui pendant que nous étions ensemble. Mais ce n’est pas aussi simple que tu ne le crois. Ma famille, … ils n’auraient jamais acceptés le divorce, et tu sais à quel point je tiens à ma famille. J’ai fait mes choix, je sais quel sont mes priorités. Mon cœur est à toi et rien qu’à toi Jeremiah, tu n’en a jamais douté à ce moment-là alors ne le fait pas maintenant. » Pourquoi gâcher un souvenir de notre amour que l’on avait avant tout cela, en pensant que je pensais encore à mon mari, du moins ex mari dans ma tête à moi, cela n’arrangerait rien et viendrait tout simplement le torturer encore plus c’est tout.

« C’est bas ça, tu crois que je savais ce qui m’attendait là-bas ? Avoir un enfant à la charge, revoir mon ex, apprendre qu’on nous a choisit comme parents ? La famille je la voulais avec toi, … » Je ne regrettais pas du tout d’avoir la garde de la petite, je l’aimais comme ma propre fille, je voyais mon ancienne amie dans ses yeux, lorsqu’elle souriait, cela illuminait ma journée, j’étais la première à l’avoir vu marcher, elle m’appelait maintenant maman, cela valait la peine oui, mais j’aurais pu le faire seule, mais je ne pouvais, je ne voulais pas aller à l’encontre du dernier souhait de mon amie. « Le dernier souhait de mon amie était que je m’occupe de la petite avec mon ex. Je ne m’excuserais jamais pour vouloir honorer ce désir, et ce même si je dois supporter cet homme dans ma vie. » Je reprenais mes forces, je contrôlais mes émotions et cela paraissait. Parler de la petite était une sorte de libération, un moment dans cette discussion où je pouvais enfin penser à autre chose que moi-même, car c’était ce qu’elle m’avait apporté. Je ne pensais plus qu’à mon petit bonheur avec elle, je devais penser à son bonheur avant tout. Si elle était malade et que j’avais une sortie, je devais annuler. Ce n’est pas pour rien que cela nous a pris une année avant de revenir. Je voulais qu’elle soit prête à déménager avant tout. Puis il posa la question qui me fit rire, il en avait du culot de me poser cette question-là, ça c’était sûr, mais je n’en revenais quand même pas. « Je ne sors pas avec lui, je ne l’aime pas et je ne couche ABSOLUMENT pas avec lui. On fait ce qu’on doit faire pour la petite, ça se fini la, et puis à ce que je sache, t’es avec une autre, même si je couchais avec lui, ça ne devrait pas te déranger, je suis une femme libre. » Était-ce un petit test pour voir s’il tenait à moi ? Pas vraiment, je savais qu’il ne tomberait pas dans ce piège. Je savais qu’il n’allait pas me dire qu’il tenait à moi et qu’il ne voulait pas me voir avec un autre homme que moi, je ne suis pas folle, je suis une fille qui a toute sa tête, même si je préférais être dans les souliers de quelqu’un d’autre présentement.

« Wow, direct à ce que je peux voir. » Il pouvait le penser, je m’en serais fichée, mais qu’il me le dise comme cela ? Cela me faisait mal. Oui j’étais partie, mais qu’il me dise cela, c’était blessant et j’aurais préféré ne jamais l’entendre. « Je ne reviens pas te demandant de reprendre exactement là où on a tout laissé, je te demande de me laisser une chance c’est tout. » Je ne lui demandais pas de rompre avec Jessalyn, je ne lui demandais pas de me dire qu’un jour il reviendrait avec moi, je voulais simplement qu’il me dise qu’il allait finir par me pardonner ce que j’avais fait, que nous pourrions retourner à être de simples amis, car j’accepterais de ne l’avoir dans ma vie seulement en tant qu’ami, c’est mieux que de ne pas l’avoir dans ma vie du tout. Je regrettais un peu d’avoir engagé la conversation car elle allait plus loin que je ne l’aurais souhaité. Je voulais savoir ce qu’il pensait, mais je n’aurais jamais été proche de savoir à quel point il me détestait. « Dit le moi, si tu veux que je sorte de ta vie une bonne fois pour toute, regarde moi dans les yeux et dit le moi, et je vais partir. » C’était risqué, j’en suis consciente, mais si je le faisais trop souffrir, si je l’empêchais d’être heureux avec sa nouvelle copine, qu’il me le dise tout simplement dans les yeux, le pensant vraiment et je partirais, je le laisserais vivre sa vie tranquille et il n’entendra plus jamais parlé de moi. Je sais me faire assez invisible lorsque je le veux vraiment. Il n’avait que quelques mots à me dire et je partirais, même si une partie de moi se doutait qu’il n’en serait pas capable, une partie de moi voulait toujours croire qu’il était attaché à moi et qu’il ne pourrait m’effacer comme cela…

« Tu crois que j’ai décidé de l’élever avec lui ? Je sais que si j’étais divorcée rien de cela ne serait arrivé, mais tout arrive pour une raison Jeremiah, et moi j’y crois. » Je croyais aussi au karma, mais c’était me renfoncer encore plus moi-même que d’en parler. Je me disais que tout arrivait pour une raison, si j’étais restée marié, si j’avais la garde de la petite, et même si j’étais parti sans Jeremiah, après la pluie vient le beau temps, peu importe pour qui le beau temps arrivait. « Je n’ai jamais dit que tu étais égoïste, quand je suis partie, je ne savais pas ce qui m’attendait là-bas, je ne pensais pas que je serais partie aussi longtemps. ÇA c’est la vérité, j’avais en tête de revenir près de toi. » Je n’ai jamais pensé qu’il ne m’aiderait pas, je savais qu’il le ferait si tout cela était arrivée dans une autre circonstance, mais c’est une fois arrivée au Texas que j’ai appris la nouvelle. Tout ce que je savais en quittant c’est que je venais de perdre une amie, pas que j’héritais de sa fille. « Alors c’est quoi la différence maintenant ? Tu dis qu’il y a un an tu m’aurais tout pardonné, même le fait que je sois mariée et que je te ne l’ai pas dit, … aujourd’hui c’est quoi qui te dérange le plus ? Viens pas me dire qu’il y a un an ça n’aurait rien changé entre nous … » Il avait beau dire que même si je lui avais dit, rien n’aurait changé, mais je le connaissais, je connaissais les hommes en général. Ils savent que vous êtes mariés à un autre, ne vont même pas jusqu’à savoir la raison de cette histoire, et bang, vous vous retrouvez seule. Croire que Jeremiah était différent d’eux, j’étais désolée mais je ne pouvais tout simplement pas y croire. Il n’aurait pas pensé avec son cœur, il aurait pensé avec sa tête et serait partit. Dès que quelque chose devenait sérieux, il partait. « Égoïste ? Je suis partie pour des funérailles, j’ai eu la surprise en arrivant là. Je t’ai appelé Jeremiah, des centaines de fois tu ne m’as retourné AUCUN appel. J’avais besoin de toi, et c’est quand Cheyenne m’a annoncer pour Jessalyn que j’ai tout compris. Car oui, ma meilleure amie me parle encore, elle a compris qu’on fait tous des erreurs, mais que quand on a la bonne volonté de les admettre, c’est déjà un pas en avant. » Et même après avoir su qu’il était avec elle, je ne me suis jamais résolu à couché avec Jason. Lui n’aurait pas été contre l’idée, mais moi mon cœur n’était pas resté au Texas, il était resté à Miami avec Jeremiah, mais ça, il ne le savait pas. « J’essaie de toute mes forces ici, mais toi tu ne me laisses pas avancer. Je ne sais plus quoi faire, ni quoi dire pour te faire comprendre que je regrette de t’avoir fait souffrir. » J’essayais sans cesse de lui faire comprendre que je regrettais mes gestes, que je l’aimais, que je voulais me rattraper et ce peu importe comment je devais le faire, même si je devais rester dans sa vie comme simple amie je le ferais, mais lui il ne voulait rien savoir. Il voulait se vider le cœur, me faire sentir encore plus coupable et me fermer ensuite la porte au nez. Je me battais seule, et c’était difficile à faire.


« D’accord. Voilà la vérité du pourquoi je refusais de divorcée. Je l’aimais encore, c’est ça que tu voulais vraiment que je te dise ? C’est faux, mais je suis sûre que c’est la réponse qui va te faire me détester encore plus ? La voilà ta réponse. » La peine s’était transformé en colère, rage et je n’arrivais plus à me contrôler, il voulait me blesser, c’était tout ce qu’il avait en tête, et bien j’allais embarquée dans son petit jeu. Je savais que je pouvais y retourner au moins quelques répliques qui allaient le toucher. Je n’ai jamais voulu embarquer dans ses jeux, depuis le temps qu’il me connait, mais on ne m’assomme pas ainsi, autant que cela du moins ! « Ouais, parce que toi t’as pas eu tes petits secrets non plus ? La seule différence c’est l’histoire du mariage, si je t’aurais parlé de mon ex, tu t’en serais complètement fichue, mais parce que légalement, je serais censé être avec lui, ça c’est dérangeant. Je ne porte pas de bagues, je n’ai pas son nom de tatoué sur mon corps, et il n’est plus dans mon cœur. J’aurais divorcée la journée que tu m’aurais posé la question que je voulais entendre, je l’aurais fait … » Mais cette journée n’arrivera plus, donc pas besoin d’engager un bon avocat pour me débarrasser de Jason maintenant. Il poserait certainement la question à cette merveilleuse Jessalyn, plus la journée passait, plus j’étais jalouse de cette brunette. On dit toujours qu’une blonde rêve de se teindre en brunette souvent, moi, laissez moi vous dire que j’ai tellement de rancœur contre les brunettes que je ne le ferais jamais ! Jessalyn peut se compter encore chanceuse, je ne lui ai pas encore refait le portrait. « Refait ta vie avec qui tu veux Jeremiah. Je ne vais pas passer ma vie à m’excuser. Je suis égoïste, menteuse, lâche, hypocrite, salope, et surtout mariée. Je ne comprends même pas comment tu fais pour me regarder présentement, je me fais honte à moi-même. » Je me moquais de lui, je me moquais de moi-même. Il me traitait de tous ces noms, et encore là, il ne savait même pas de quoi il parlait. Il m’en voulait d’être partie et tout, mais pour quelqu’un qui voulait savoir la vérité, il ne semblait pas vouloir tout savoir, il ne me posait aucune question, sur mon passé, sur l’année où j’étais partie. Il était furieux contre moi, et c’était tout sur quoi il pouvait se concentrer présentement. Il voulait passer sa rage, me voir partir de sa vie et ne pas avoir d’explication, car il savait au fond de lui, que j’avais tout fait pour une raison, car j’ai toujours été honnête avec lui.

« Je ne t’ai pas posé la question, tu as décidé toi-même de m’en faire part Jeremiah. Je m’en fiche de ce que tu fais avec elle, elle n’est pas fait pour toi. » C’était méchant, mais c’était vrai. Elle lui disait être honnête, alors qu’elle était certainement celle qui ne lui avait pas parlé de mes appels, si c’était de la protection, elle faisait mal sa job, car j’ai tenté de le contactez et lui ne le sait même pas. Elle a peut-être été là pour lui, mais elle n’a pas été celle qui a réussi à le faire changer. J’ai été celle qui a réussi cet exploit, je suis celle pour qui il a décidé d’arrêter d’aller voir ailleurs. « Peut-être que je vais aller voir ailleurs aussi, j’ai entendu parler de nouveaux mecs en ville, je dois bien les tester ! Aussi salope que je suis voyons ! » Je l’accorde, je rajoutais des mots qu’il n’avait pas dit, mais il semblait le penser, il semblait pensé que j’étais la fille qui allait coucher avec tout ce qui bouge, alors que je n’ai jamais été comme cela. « Parfait, maintenant que j’ai ta bénédiction, je vais aller retrouvée mon mari chéri pour lui faire part de la nouvelle. » Je le voyais bien, je le voyais dans ses yeux qu’il semblait être un peu jaloux, et j’allais me rattacher à ce très peu semblant de jalousie autant que je le pouvais. C’était tout ce qui semblait me rester du Jeremiah que j’ai connu. Alors j’allais jouer sur cette corde autant que je le pouvais.